Interview : Marion Wasilewski, grande gagnante de la 160km de Florac 2021

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Interview : Retour sur le magnifique parcours de la gagnante lors de la mythique course du 160 km de Florac édition 2021.

Intro : Le 18 Septembre dernier Marion Wasilewski remportait la première place lors de la CEI3* de Florac, équipée d’une Florac 2.0 by Gaston Mercier, elle concourait au côté de son incroyable jument Taiga d’Argane ! Du premier kilomètre au dernier, elles auront eu un parcours remarquable, c’est une victoire amplement méritée. 

[Interview entre Clémence (C.) et Marion (M.)]

C. Peux-tu brièvement nous parler de toi et de ton parcours professionnel ?

M. Tout d’abord, je ne suis pas cavalière professionnelle même si mon activité est tournée à 100% vers le monde de l’endurance, que ce soit par la gestion de mon écurie à Meynes dans le Gard (30), ou par mon rôle de manager pour le Royal Endurance Team of Barhain en France. J’ai découvert l’endurance lors de mes années lycée dans les années 2000, puis au fil des opportunités, j’ai délaissé mon métier de conseillère bancaire pour diverses expériences en France et à l’étranger. Depuis 3 ans, je ne monte plus en course que rarement, uniquement pour me faire plaisir.

C. Que représente Florac pour toi, avais-tu prévu un entraînement spécifique que ce soit pour toi ou la jument ?

M. La course des 160 km de Florac a toujours représenté pour moi l’Endurance avec un grand E… ce dont j’ai toujours rêvé depuis mes premières courses avec les chevaux de l’élevage du Cade (E. Peyron). J’ai rêvé de cette course des années durant après avoir suivi la course l’année de la victoire de Cécile Miletto avec Falène de la Drôme… Et à chacune de mes participations, dont trois fois avec Taiga d’Argane, je me suis toujours dit « Un jour je la gagnerai !!!! ».

Pour la préparation de la jument, je l’ai confié depuis 2019 à l’écurie JPF de Sabrina et Jean Philippe FRANCES. Nous avons une très bonne relation de confiance sur la qualité de préparation de l’ensemble de leurs chevaux, et cela jusqu’au plus haut niveau. Pour Taïga, ils ont su trouver l’équilibre dans la préparation pour cette jument très généreuse dans l’effort mais également très sensible. Après une belle performance à Florac en 2019 (4 ème après seulement quelques mois d’entraînement), une année blanche en 2020 pour cause de maternité de la cavalière…, la jument a repris le travail en début d’année dans les pas des chevaux de tête de l’écurie JPF pour le résultat tant espéré ! Pour moi, après la naissance de notre fille et une activité professionnelle assez dense, la préparation n’a pas été évidente et irrégulière, mais une fois en course, la jument montrais un tel potentiel que je ne pouvais que me surpasser pour me mettre à son niveau jusqu’au bout…

C. Penses-tu que pour courir une 160km à Florac, il faut adopter une stratégie de course bien précise ? En avais-tu une ? 

M. Il n’y a pas deux éditions similaires sur Florac donc pas de recette miracle je pense ; La course est longue, technique, parsemée d’aléas et d’embûches ; il faut rester lucide et garder la tête froide le plus longtemps possible (rire), ne pas trop observer ce que font les autres cavaliers. Il faut rester concentré sur sa monture. C’est une course contre soi même avant tout je pense. Pour cette édition, tout s’est parfaitement déroulé autant sur la piste que dans les vets intermédiaires ; Toute l’équipe des maréchaux, grooms, amis et famille a été parfaite, avant, pendant et après la course. Le passage à l’auberge du Col de Montmirat à la poursuite de Juma a été dingue. J’ai reçu des bouteilles et des encouragements de tellement de monde que j’ai engagé la descente les larmes aux yeux.

C. Quel a été ton ressenti une fois la ligne d’arrivée franchie et suite à la validation du dernier contrôle vet pour ta 1ère place ?

M. J’ai eu vraiment du mal à réaliser juste après avoir franchi la ligne d’arrivée ; je me suis même surprise à demander à Jean Phi si j’étais bien arrivée première !!!! Sûrement la fatigue et l’adrénaline. Après le contrôle final, c’est un torrent d’émotions même si pour moi le contrat était rempli vu le bonheur que m’avais procuré la jument tout au long de la journée, notamment avec cette dernière descente de Montmirat. Pour l’anecdote, Taiga égale à elle-même, manque de m’assommer en voulant lui faire un bisou dans le vêt, je suis sorti à moitié KO avec une belle entaille…

C. Durant cette course, tu étais équipée de la selle Gaston Mercier  de Jean Philippe Frances, la Florac 2.0, peux-tu nous partager ton avis sur cette selle ? 

M. C’est sur les conseils de Jean Philippe que nous avons choisi cette selle pour les entraînements et la course. La selle est parfaitement adaptée à la jument, son action est meilleure avec la Florac 2.0. Je n’ai eu aucun problème de mouvement de la selle durant toute l’épreuve, aux allures et dans le dénivelé ; et cela s’est ressenti le lendemain pour la meilleure condition où la jument avait un dos parfait. C’était pour moi une première avec une selle Gaston Mercier sur une course française à dénivelée, et je me suis sentie également très bien, rapidement à l’aise. J’ai trouvé également la solution du tapis lesté avec ses poches latérales très satisfaisante malgré plus de 16 kg d’équipements et de lest. Aucun problème d’échauffement non plus à signaler..

C. As-tu des projets ou même des envies pour la suite de ta carrière en tant que cavalière ?

M. Gagner Florac avec ma jument de cœur Taiga d’Argane était pour moi le rêve ultime ! Nous allons continuer à essayer de nous faire plaisir en 2022 sur d’autres courses historiques

après un repos bien mérité. Et sinon j’espère pouvoir monter en course les produits de mon élevage Al Montasir dès l’année prochaine.

Merci à Marion d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.